COMMENT SÉCURISER ET ACCÉLÉRER LA CRÉATION PACKAGING ?
Les crevettes sont passées entre les mailles du filet !
Vendredi. Alors que tout se présente bien pour un week-end de repos après une semaine riche de deux lancements, un audit IFS et une visite client, le standard appelle la Responsable Qualité. « Samia, j’ai Monsieur REYNIER de la DDPP à l’accueil. Il souhaitait voir Monsieur MARTIN. Mais comme il est en déplacement, en son absence il demande à te rencontrer ».
Le problème est vite posé par le représentant des services de l’état. Il sort d’un sac une barquette de nos nouveaux nems à la crevette. « Vous n’avez pas l’impression qu’il manque quelque chose dans votre étiquetage ? ». Samia NEAUX blêmit. Du premier coup d’œil, elle voit bien la crevette sur l’illustration et dans l’appellation, mais pas dans la liste des ingrédients.
Indéfendable. Mieux vaut reconnaître la non-conformité. Ce qui n’empêche pas un avertissement, une date de contre-visite, mais surtout un rappel produit. Du fait de l’oubli des crevettes, deux allergènes ne sont pas signalés : « Crustacés » et « Sulfites ».
Réunion de crise
L’urgence est de gérer la crise. Traçabilité, information, organisation des retours et des destructions, état des stocks, relance de nouvelles fabrications pour limiter les ruptures en pleine montée de DV. Quand la pression retombe, inévitablement le DG, Dominique MARTIN, convoque tous les acteurs du développement produit : le bilan financier est lourd. L’ordre du jour est simple : un étiquetage erroné, comment est-ce possible ?
Le débat tourne plus autour des pratiques en place et des solutions à envisager que de la recherche de responsabilités. Patrice PARIGNY, Directeur R&D, est sollicité pour passer au paper board et décrire le flux des informations qui conduit à l’étiquetage.
Comment cette erreur d’étiquetage a pu passer inaperçue malgré les relectures ?
Si les intervenants sont vite identifiés, (R&D / Achats / Qualité / Marketing / Responsable Packaging / Agence de design / Imprimeur), le rôle de chacun, son stade d’intervention, ses validations, les allers-retours, enflamment vite le débat. Tout le monde n’a pas la même vision. Et la page du paper board bien structurée se couvre de flèches dans tous les sens.
Dominique MARTIN est surtout impressionné par le nombre d’intervenants, de versions, de documents et de mails échangés. Le tout dans l’urgence et la précipitation. Et en dissociant les différents composants du pack, la retouche finale d’une illustration peut très bien se retrouver associée à un texte provisoire. Lors de l’impression, les regards se portent plus sur le rendu couleur que sur le texte rébarbatif. Le sujet est complexe. La situation que vient de vivre SOPRODAL n’est pas fortuite et elle peut se reproduire.
Il est temps de modifier les pratiques.
Comment s’assurer que le packaging est conforme à toutes les exigences, réglementaires, marketing et technique ?
Existe-t-il des solutions pour fluidifier la chaîne graphique et sécuriser l’étiquetage ?
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