En juin dernier, Vincent Colomb, chargé de l’affichage environnemental à l’ADEME, faisait le point sur le calendrier et les modes de calculs du nouveau score environnemental pour les produits agroalimentaires, lors d’une table ronde organisée par Keendoo.
Nouvelles attentes des consommateurs, nouvelles exigences de certains distributeurs, application des lois Agec et Climat & Résilience : les entreprises agroalimentaires vont devoir afficher le score environnemental de leurs produits, à court ou moyen terme. De quoi parle-t-on ? Où en est-on ?
Pour faire le point sur ce sujet d’actualité, Vincent Colomb, chargé du dossier, est venu présenter le cadre général de la méthode de calcul du nouveau score environnemental, lors de la table ronde organisée par Keendoo à l’occasion d’Agrovif en juin dernier. Intitulée “Affichage environnemental : où en est-on ? Quels enjeux ? Quelle solutions”, cette table ronde était animée par Pierre Christen, journaliste expert de l’industrie agroalimentaire. L’intervention de Vincent Colomb, est disponible en replay ici.
L’affichage environnemental : un enjeu pour les pouvoirs publics
Entrant dans le cadre de l’application de la loi Climat & Résilience de 2021, l’affichage environnemental représente un enjeu majeur pour les pouvoirs publics. Selon l’ADEME, l’alimentation représente 24% de l’impact carbone d’un foyer moyen en France. Par conséquent, le secteur de l’agroalimentaire constitue un contributeur important pour atteindre les objectifs auxquels la France s’est engagée lors de la COP21 en 2015. Cet enjeu se décline en deux niveaux.
Le premier concerne les consommateurs. Il s’agit de leur apporter une information claire, facilement compréhensible sur l’impact environnemental des produits avec l’objectif de peser leur choix.
Le second concerne les industries agroalimentaires, et plus largement les filières et l’amont agricole. Il s’agit d’inciter les industriels à réduire l’impact environnemental de leurs produits, en s’engageant dans des démarches d’éco-conception.
L’affichage environnemental : quelle méthode ?
Si plusieurs initiatives d’affichage environnemental ont vu le jour depuis les lois Agec et Climat & Résilience, l’objectif est de mettre en place un affichage environnemental, unique, partagé par tous, afin d’apporter une information claire aux consommateurs. C’est la mission de l’ADEME, qui a publié une première version du mode calcul au printemps dernier et qui finalise la phase de test.
La méthode de calcul consolidée et le mode d’affichage retenus seront communiqués au 4ème trimestre 2023, pour un déploiement sur les produits dès le début de l’année 2024.
Le cadre méthodologique repose sur l’analyse du cycle de vie (ACV) des produits pour évaluer leur score d’impact comme le prévoit la loi, pondéré par des critères complémentaires pour obtenir leur score environnemental.
En fonction de la spécificité des données utilisées pour réaliser ces ACV, il prévoit trois niveaux d’affichage :
- Premier niveau, dit “modèle de base” est calculé sur 5 ou 6 paramètres clés simples et accessibles pour les industriels (ex : composition, emballage, type de procédé de fabrication). Les autres paramètres ont des valeurs génériques issues d’Agribalyse®.
- Deuxième niveau, dit “semi-spécifique” est calculé sur 15 à 20 paramètres spécifiques et mobilise moins de données génériques : l’évaluation des produits est plus précise,
- Troisième niveau, dit “spécifique”, est calculé sur un maximum de paramètres spécifiques aux produits pour calculer les ACV et calculer les indicateurs complémentaires.
Quels solutions pour mettre en place l’affichage environnemental dans les entreprises agroalimentaires ?
Mis en place par l’ADEME, l’outil de Écobalyse® (version béta) permet aux entreprises de tester cet affichage de premier niveau.
Mais pour massifier, industrialiser l’évaluation de l’impact environnemental des produits et les calculs de scores, les industriels vont devoir adopter de nouveaux outils. Il existe différents outils développés par des éditeurs privés, comme le module Éco-conception Keendoo.
